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Numérisation des établissements scientifiques fédéraux

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La numérisation des 10 établissements scientifiques fédéraux : un partenariat public/privé (PPP) et un enjeu majeur en matière de création connectée

Lors des secondes rencontres de Bruxelles de la SACD-SCAM, organisées le 4 juin autour du thème « Création connectée », Pierre-Yves Defosse (Business development ICT environment – Belgacom) a exposé très brièvement (peut-être trop : procédure publique d’attribution en cours !) les grandes lignes du vaste projet de numérisation des collections du patrimoine culturel et scientifique géré par l’Etat belge.

Le projet présenterait la particularité d’être un PPP dans lequel, le partenaire privé serait chargé de la direction du projet, de sa mise en œuvre, de la réalisation des opérations de digitalisation, de la conservation des données, de la valorisation du patrimoine digitalisé et du financement de la mise en œuvre du projet de digitalisation.

Trois objectifs guident le projet :

  • La qualité de la numérisation ;
  • L’accessibilité du patrimoine digitalisé auprès du plus large public possible d’utilisateurs ;
  • La préservation, à long terme, du patrimoine digitalisé.

Afin de pouvoir assurer un financement optimal du projet de digitalisation, des pistes de valorisation du patrimoine numérisé seraient explorées, offrant des possibilités d’exploitation commerciale et d’autres pistes, par exemple le mécénat et le sponsoring.

Réalisateur de cinéma et de télévision de formation (IAD, Louvain-la-Neuve),  ce « créatif », qui a appris à naviguer dans les eaux du « business » des technologies de l’information et de la communication, a rejoint le groupe Belgacom en 1997. Il y a approché dès 2002 la question de la numérisation du patrimoine culturel et scientifique, dans le cadre du projet FIRST, financé par la Commission européenne et initié par la Cinémathèque Royale de Belgique.

En 2004, il lançait un groupe informel de réflexion pour étudier les solutions techniques d’industrialisation de la numérisation des fonds patrimoniaux et, en 2009, Belgacom lui confiait la mission de chef de projet en matière de numérisation des patrimoines culturels et scientifiques notamment en vue de répondre à l’appel d’offres PPP émis par  la Politique scientifique fédérale, BELSPO (Belgian Science Policy Office).

Il souligne deux points forts de cet audacieux chantier de numérisation (déjà évoqué précédemment) : d’une part la haute compétence documentaire présente dans les établissements scientifiques fédéraux et d’autre part l’apport spécifique de la CDU (Classification décimale universelle) développée par les Belges Paul Otlet et Henri La Fontaine.

Conscient de l’importance de la valorisation du patrimoine comme enjeu majeur de la diversité culturelle, il plaide pour l’intervention des créateurs dans l’éditorialisation des contenus numérisés et, dans la perspective d’une création connectée, pour la participation des utilisateurs (avec entre autres, la figure de « l’amateur »).

Ce plan de numérisation, qui pourrait encore démarrer en 2012 (sous réserve d’attribution), s’inscrit dans les missions de service public des institutions fédérales qui pourront ainsi, dans la prolongation de la visite classique du musée ou du contact direct avec l’œuvre, valoriser leurs fonds dans la masse des flux disponibles sur le Web. Un pas de plus vers le rêve caressé par Paul Otlet : la science universelle mise à la disposition de tous.

Pierre-Yves Defosse met également en évidence l’impératif de la conservation des données sur la durée, au-delà de l’obsolescence des programmes ou des outils utilisés, et la nécessité de l’anticipation des changements technologiques.

Quant à la stratégie de Belgacom au regard de ce plan de numérisation, il évoque la réflexion sur le développement de la multiplicité des supports de consommation et l’accent mis non plus sur les ménages mais sur les individus porteurs de caractéristiques de mobilité.

Pour rappel les établissements scientifiques fédéraux sont la Bibliothèque royale, les Archives de l’Etat (avec le Centre d’Etudes et de Documentation Guerre et Sociétés contemporaines), l’Institut d’Aéronomie spatiale, l’Institut royal météorologique, le Musée royal d’Afrique centrale, les Musées royaux d’Art et d’Histoire, les Musées royaux des Beaux-Arts, l’Institut royal des Sciences naturelles, l’Observatoire royal de Belgique et le planétarium et l’Institut royal du Patrimoine artistique.

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